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analyse

Sept millions d’euros au cœur de l’enquête

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Corbeil, le système Dassaultdossier
Les juges Tournaire et Daïeff devraient mettre en examen le sénateur UMP.
Le Clos des pinsons, à Corbeil, le 4 octobre 2009, après la victoire du candidat soutenu par Dassault aux municipales. (Photo Vincent Nguyen. Riva Press)
publié le 25 février 2014 à 21h36

L'étau judiciaire se resserre autour de Serge Dassault. Suite à la levée de son immunité parlementaire, le 12 février, le sénateur UMP a été interrogé la semaine dernière par les policiers sous le régime de la garde à vue. L'avionneur en est sorti libre. Il doit maintenant être convoqué par les juges Tournaire et Daïeff, chargés de l'enquête pour «corruption» et «achats de voix» à Corbeil, en vue d'une très probable mise en examen.

Occulte. Les magistrats ont déjà mis en cause plusieurs proches de l'avionneur. Son salarié et actuel maire de Corbeil, Jean-Pierre Bechter, a été mis en examen pour «recel» d'achats de voix et «financement illicite de campagnes électorales». Cristela de Oliveira, ancienne maire adjointe, a été mise en examen pour «complicité d'achats de votes». Idem pour Jacques Lebigre, numéro 2 de l'UMP dans l'Essonne et bras droit de Serge Dassault à Corbeil, où il est surnommé «le porteur de valises». Selon l'Express, il a perçu 284 967 euros de Serge Dassault entre 2006 et 2010, et aurait reversé cette somme à des jeunes des cités.

Outre le listing d'électeurs (lire page 2), les juges enquêtent sur des versements suspects effectués par Serge Dassault, dont le montant total s'élève à 7 millions d'euros. Les magistrats soupçonnent que cet argent a servi à acheter des voix lors des élections municipales de 2008, 2009 et 2010, et à rémunérer les principaux