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Pourquoi rester mobilisés contre «Notre-dame des-Landes»

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Le projet d'aéroport pose la question d'un autre modèle de société et du rapport à la différence.
par Un collectif d'étudiants de Sciences Po
publié le 26 février 2014 à 16h21

Nous ne voulons pas revenir sur le pléthore d’arguments objectifs et rationnels qui conduisent à rejeter la construction du nouvel aéroport. Tous les débats ont déjà été épuisés, les recours juridiques tentés, les démonstrations étoffées. Qu’importe le large potentiel de capacité de Nantes-Atlantique. Qu’importe la destruction de 1600 hectares d’une tête de bassin versant, le sabotage de la méthode de compensation des zones humides et le déni des expertises citoyennes.

L’aéroport semble bien parti pour se faire. Mais la lutte continue, car l’essentiel est ailleurs.

L’enjeu est d’abord démocratique.

Nous ne voulons plus de fausses concertations qui ne servent qu’à légitimer a posteriori les grands projets d’infrastructures. En 2014, dans une République décentralisée, l’articulation des projets nationaux dits d’«intérêt général» avec ceux des territoires qu’ils affectent devrait être impérative. Il est absurde de penser encore l’un sans l’autre. Projet de territoire signifie projet construit collectivement par l’ensemble des acteurs locaux – citoyens et usagers compris – définissant les besoins et les intérêts de tous.

Deux voies peuvent être empruntées. La première consisterait à parachever la décentralisation régionale. Les territoires ont maintenant la maturité pour être pleinement autonomes : ils doivent se saisir de cette opportunité offerte par l’acte III de la décentralisation pour se placer sur un pied d’égalité avec l’Etat. La seconde voie est celle de la co-responsabilité de tous les acteurs locaux dans