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portrait

Sanjay Mirabeau. Le goût de la quenelle

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L'affaire Dieudonnédossier
Gamin sorti d’une cité de Nanterre, l’avocat de Dieudonné trouve son client drôle et déplore le moralisme ambiant.
Sanjay Mirabeau, le 16 janvier 2014 à Paris. (Photo Stéphane Lavoué)
publié le 4 mars 2014 à 17h16

Sanjay Mirabeau est l'un de ces personnages intrigants que l'on pourrait croiser acteur à l'écran d'un petit cinéma indien de la Chapelle (Paris XVIIIe). Il y serait question de gangsters au grand cœur, d'honneur à reconquérir, mais, surtout, de la grandiloquence du héros, virtuose des bons mots et métaphore occidentalisée d'un loufiat des prétoires. Oui, tout chez Sanjay Mirabeau évoque le septième art. Une gueule d'angelot gominée à souhait, une enfance souillonne aux Canibouts, l'une des cités les plus coriaces de Nanterre, une apparition culottée dans un court métrage - «c'était pour déconner» - et un métier aux atours sacerdotaux : avocat de Dieudonné.

Parmi la dizaine de conseils que compte l'histrion antisémite, dont certains méritent plutôt deux fois qu'une la vindicte de «bras cassé» tant ce sont les journalistes qui les informent du fond des dossiers, Mirabeau - quel nom, mon Dieu (!) - surnage. Fatalement, l'interrogation vient vite : qui est ce petit dynamiteur de bienséance osant tout ? Jusqu'à prétendre «être amoureux de Dieudonné» sans quoi «[il] ne le défendrait pas» ? Puisque Mirabeau est un film, triturons-le sur le modèle de Trois enterrements, la fresque initiatique du Mexicain Guillermo Arriaga. Trois enterrements comme trois naissances.

La perte du père. En 1990, le père de Sanjay meurt de la lèpre. Maladie rarissime en France, mais dont quelques cas subsistent,

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