Ce n'est qu'un village mais, pour les catholiques traditionalistes, Fontgombault (Indre) est un bastion. Dans ce bourg de 290 habitants, plus d'un tiers des électeurs sont les moines d'une abbaye bénédictine édifiée au XIe siècle. Philippe de Villiers et Christine Boutin s'y sentent comme chez eux, on les y a vus souvent. La première y est arrivée en tête à l'élection présidentielle de 2002 avec 29,9% des voix. En 1984, le village décrochait déjà la palme de la commune où l'on avait le plus voté pour Jean-Marie Le Pen aux européennes, avec 47%.
Le curé de l'époque, plus loquace que l'actuel père abbé, déclarait alors à Libération que les Français avaient «la monarchie dans le sang», que «la présence à haute dose des Arabes, qui ne sont pas de même civilisation, ni même de même foi, est un casus belli» ou encore que Le Pen était le «seul candidat à rappeler certains principes de l'Evangile».
«Fous de Dieu». Trente ans plus tard, rien n'a vraiment changé. A tel point que les membres du conseil municipal ont voté une délibération, le 24 octobre, dans laquelle ils promettent de démissionner si on les oblige à marier des couples homosexuels, soulevant une fronde d'une partie de la population (lire ci-contre). Même si le maire sortant, Jacques Tissier, se représente sans étiquette, la coloration politique de la commune, largement imprégnée du vote des moines, ne fait guère de doute. Les con