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Libération
Récit

Genre : l’école catho sort du bois

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A Saint-Etienne, un cadre de l’enseignement privé, dans une lettre aux professeurs et parents, dénonce la négation de la «différenciation sexuée».
L'enseignement catholique accueille près de 20% des élèves au niveau national. (Photo Tiziana Fabi. AFP)
publié le 9 mars 2014 à 20h36

«Les études de genre ne s'arrêtent malheureusement pas au constat d'une distinction entre l'inné et l'acquis. Les idéologues qui orientent aujourd'hui le gouvernement vont jusqu'à affirmer que toute représentation de la différence des sexes relève d'un préjugé […]. C'est ici qu'apparaît une rupture que nous ne pouvons pas suivre» : le 11 février, en pleine polémique sur la prétendue théorie du genre, le directeur de l'enseignement catholique du diocèse de Saint-Etienne (Loire), François-Xavier Clément, s'est fendu d'une longue lettre très offensive sur le sujet. Adressé aux chefs d'établissement, aux professeurs et aux parents d'élèves, le texte met en garde contre les tentatives de «déconstruction» à l'œuvre à l'école et appelle les destinataires à jouer le rôle de «veilleurs» face aux idéologues propageant l'indifférenciation des sexes.

Crispations. L'enseignement catholique - qui accueille près de 20% des élèves - s'était pourtant voulu discret ces dernières semaines dans le tohu-bohu antigenre déclenché par les partisans de la Manif pour tous, puis relayé par le patron de l'UMP, Jean-François Copé. Soucieux d'éviter toute récupération politique, son secrétaire général, Pascal Balmand, s'était gardé de déclarations tonitruantes. Il avait toutefois rappelé, dans un bulletin interne de février, la position traditionnelle de l'enseignement catholique : ce sont les parents, et non l'école, qui sont «les premi