Quelque 26 000 agressions sexuelles dans l'armée américaine chaque année. Plus de 70 par jour. Aux Etats-Unis, les chiffres avancés par le Pentagone même font frémir. Le drame est reconnu jusqu'aux plus hauts échelons de l'armée et la Maison Blanche, mais sans qu'on y remédie pour autant. En décembre, Barack Obama a donné un an aux militaires pour «changer de braquet» et lui faire un rapport des «progrès» obtenus sur ce front d'ici la fin 2014.
Parmi les dizaines d'agressions qui se produisent chaque jour dans les rangs de l'armée américaine, seule une fraction dérisoire est en effet rapportée et donne lieu à poursuites. En 2012, 3 374 victimes ont porté plainte et 5 400 en 2013, selon des chiffres encore provisoires : une augmentation spectaculaire, qui reflète une meilleure prise de conscience du phénomène, mais reste très en deçà de son ampleur. «On prête davantage attention au problème, observe Diane Mazur, professeur de droit à l'université de Floride, spécialiste du droit militaire. Mais aucune mesure significative n'a encore été prise, autre que des promesses de mieux faire.»
Procureurs extérieurs. Une loi discutée au Congrès ces derniers mois aurait pu marquer une avancée significative, selon cette experte : elle aurait retiré aux commandants d'unités la décision d'engager ou non des poursuites, pour la confier à des procureurs militaires extérieurs à la chaîne de commandement. Las, cette proposi