C'est son sixième et dernier rapport annuel en tant que Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Jean-Marie Delarue, qui se consacrera désormais au Comité national consultatif d'éthique, présente ce mardi le bilan 2013 de son institution. Un travail comme toujours ultra-documenté, qui dresse, sur plus de 300 pages, un aperçu de la situation dans les lieux de privation de liberté en France (établissements pénitentiaires, centres éducatifs fermés, locaux de garde à vue, etc.). Libération a pu consulter ce document. Focus sur quatre points saillants.
La citoyenneté et la vie privée : la France à la traîne
A moins de deux semaines des élections municipales, c'est une piqûre de rappel bienvenue. «Le nombre de personnes détenues [votant] directement ou par procuration [reste] extrêmement faible», note le contrôleur. A titre indicatif, sur 62 500 personnes détenues en 2007, 2 370 procurations avaient été établies au premier tour de la présidentielle et 2 697 au second. Soit un taux de participation moyen de 4%. Les témoignages recueillis par le CGLPL mentionnent les «difficultés à obtenir une permission de sortir» ou encore les parfois longues démarches pour récupérer des documents personnels (carte d'électeur ou d'identité) auprès du greffe de la prison. En conclusion, Jean-Marie Delarue recommande «la délivrance facilitée de titres d'identité, une information suffisamment précoce, un