«Nous sommes un thermomètre de la dignité des personnes privées de liberté. Mais nous sommes aussi un prescripteur de soins.» Ce mardi, Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, a rendu son dernier rapport. Il quittera ses fonctions en juin. En six ans, lui et ses contrôleurs auront visité la quasi-totalité des prisons françaises, l'ensemble des Centres éducatifs fermés pour les jeunes délinquants et des Centres de rétention qui accueillent les étrangers en situation irrégulière, plus de 400 locaux de garde à vue et de nombreux hôpitaux psychiatriques.
Ce qui ressort, c’est une double impunité. La première d’entre elles est née du désintérêt du législateur pour ces établissements. Lors de sa conférence de presse, ce mardi, Jean-Marie Delarue souligne, non sans une certaine impatience, l’inertie des pouvoirs publics au regard de certaines de ses recommandations. Son rapport recense des mesures suggérées depuis plusieurs années déjà, qu’il considère comme élémentaires et qui ne sont pourtant pas mises en œuvre.
Plus qu’un refus étayé par des arguments financiers ou de sécurité – qui justifient souvent qu’on ne réfléchisse même pas aux problèmes soulevés – c’est au silence des ministères concernés que le contrôleur s’est heurté. En six ans, le contrôleur a pourtant préconisé des mesures très diverses : certaines très simples com