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Billet

L’assourdissant silence de Bercy sur les prêts toxiques

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publié le 12 mars 2014 à 21h46

Un rapport sur les prêts toxiques, souscrits en francs suisses mais remboursables en euros, dort depuis deux ans dans les tiroirs de Bercy. Pas question de le rendre public a indiqué à Libération le cabinet du ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon. Cette enquête est pourtant d'un intérêt évident pour tous les citoyens. Elle a été menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) après les plaintes de particuliers, qui ont vu s'envoler le montant de leur capital à rembourser, du fait de la progression de la monnaie suisse face à la devise européenne. Ainsi, lié aux variations des taux de change entre devises, un couple ayant emprunté 114 300 euros en avril 2008 doit aujourd'hui 135 319 euros (21 019 euros de plus), alors qu'il rembourse 761 euros par mois depuis presque six ans (soit plus de 50 000 euros déjà payés avec les intérêts). Au total, 4 655 de ces prêts Helvet-Immo ont été octroyés par BNP-Personal Finance entre mars 2008 et décembre 2009 pour financer l'achat - par des particuliers - de logements destinés à la location dans le cadre de dispositifs fiscaux Robien ou Scellier. Le rapport de la DGCCRF contient certainement des réponses sur les conditions d'octroi de ces prêts et l'information dispensée aux clients. Mais Bercy veut le garder secret, prétextant l'ouverture d'une information judiciaire en avril 2013 suite à des plaintes au pénal d'un collectif d'emprunteurs défendu par les a