Il était déjà tard ce mercredi en fin d'après midi, lorsque Bruno Sturlese, l'avocat général, a fini par conclure : «J'ai eu beau tourner dans tous les sens, je n'ai trouvé aucun argument solide pour atténuer le châtiment de Pascal Simbikangwa. En conséquence, je demande qu'il soit reclus à vie».
La perpétuité donc, requise pour cet ex-officier rwandais accusé d'avoir joué un rôle actif lors du plus fulgurant massacre du XXe siècle : plus de 800 000 morts en seulement cent jours. Cette requête du ministère public est l'épilogue de six semaines d'un procès «historique» comme le rappellera le procureur, puisque pour la première fois une cour d'assise française doit juger des crimes de génocide et de crimes contre l'humanité qui ne se sont pas déroulés sur son territoire. «Votre compétence devrait être vécue comme une fierté, de participer au devoir de solidarité, d'être le rouage indispensable de la lutte contre l'impunité de crimes contre l'humanité» avait déclaré ce mercredi matin Bruno Sturlese en s'adressant aux jurés.
Puis il a décortiqué tous les mensonges énoncés par l'accusé. «Vous ne nous avez pas facilité la tâche