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Libération
Récit

«Simbikangwa a facilité le génocide»

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L’ex-officier de l’armée rwandaise, jugé par la cour d’assises de Paris pour son rôle dans les massacres de 1994, a été condamné vendredi soir à vingt-cinq ans de prison.
publié le 14 mars 2014 à 22h36

Vendredi soir, la cour d’assises de Paris a condamné Pascal Simbikangwa, ancien officier de l’armée rwandaise, à vingt-cinq ans de prison pour «génocide» et «crime contre l’humanité».

Ce procès historique n’était pourtant pas celui du génocide rwandais : toutes les parties l’ont répété au cours des six semaines qu’auront duré les débats. Pourt autant, pouvait-on éviter d’évoquer la nature même des massacres, qui se sont déroulés au Rwanda en 1994 lorsque l’accusé est à ce point lié à la genèse de cette tragédie ?

Décrit mercredi par l'avocat général Bruno Sturlese comme un «serviteur zélé au profit d'idées radicales et extrémistes», «un dignitaire puissant» qui, bien avant 1994, agissait dans l'ombre, Pascal Simbikangwa est en effet soupçonné depuis longtemps d'avoir joué un rôle occulte au moment où la logique de la solution finale se mettait en place dans ce petit pays de l'Afrique des Grands Lacs. Certes, ce n'est pas pour son rôle avant les massacres qu'il comparaissait devant un tribunal français. Mais le parcours de l'homme était dès le départ l'une des pierres angulaires de l'accusation. Et pas seulement parce qu'il était indispensable, par vertu pédagogique, de replacer le contexte pour des jurés français confrontés pour la première fois à cette histoire lointaine.

Bain de sang. Pascal Simbikangwa, décrit par l'avocat général comme «terrifiant» et «au-dessus des lois», ne pouvait que «rester l