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Libération

L’Intérieur et la Justice jouent à qui «Pergame»

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Déclaré illégal et arrêté en urgence, ce système de géolocalisation donne lieu à une guerre larvée entre les places Beauvau et Vendôme.
publié le 18 mars 2014 à 21h36

La plaquette commerciale de Pergame vantait les «services innovants» offerts à l'enquêteur et «le meilleur coût» pour la justice. Pergame, pour «plateforme d'exploitation et de recueil des géolocalisations appliqués à des mobiles en émission». Les promoteurs de ce système de pistage dernier cri : Elektron, Foretec, SGME-Midi System et Azur Integration, les quatre principales sociétés spécialisées dans les écoutes judiciaires, qui trustent à elles seules 95% du marché (lire page de gauche).

Avec Pergame, les concurrents d’hier entendaient occuper l’angle mort de la Plateforme nationale des interceptions judiciaires (Pnij) : la géolocalisation, que Thales n’a pas prévu d’intégrer avant l’été 2015. Un front uni destiné à montrer leur capacité à couvrir l’ensemble des besoins des enquêteurs. Mais le projet a tourné court.

«Fiasco». Installé fin 2012 dans un local sécurisé de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à Nanterre, Pergame a été débranchée en urgence à peine deux mois plus tard, après une visite du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Selon une note du ministère de la Justice révélée par Mediapart, le dispositif avait été installé de façon parfaitement illégale. Ouverte suite à ce fiasco, une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a conclu à des «dysfonctionnements graves».

Depuis trois mois, les débats sur la responsabilité de l'affair