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La recherche retrousse ses jupes

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Un programme européen est lancé pour développer une «approche sexuée» dans l’enseignement supérieur.
Dans le domaine du biomédical, la plupart des expériences se font sur le rat mâle, sans prendre en compte les pics hormonaux des femmes. (Photo Reuters)
publié le 25 mars 2014 à 17h06

Les inventeurs de la ceinture de sécurité étaient sûrement de brillants chercheurs. Un petit problème tout de même : ils n'ont pas pensé aux femmes. Lorsqu'elles tombent enceintes et que leurs ventres commencent à sérieusement s'arrondir, elles ne peuvent pas la fermer. Et donc l'utiliser. Cette histoire de ceinture de sécurité est toujours celle que l'on brandit pour citer une recherche remarquable… mais qui a «oublié» les femmes. «Même s'il est un peu simpliste ou caricatural, cet exemple illustre bien l'importance pour le chercheur de s'interroger à chaque fois sur la nécessité d'introduire une approche genrée, explique Hélène Périvier, économiste à Sciences-Po et vice-directrice du Presage (Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre). Souvent, c'est pertinent, et parfois, pas du tout

Hélène Périvier gère le tout nouveau projet européen Egera (Effective Gender Equality in Research and the Academia), lancé en grande pompe le 20 mars à Sciences-Po. Cette recherche, qui va durer quatre ans et qui est cofinancée par la Commission européenne (à hauteur de 2,2 millions d’euros), se fixe un double objectif : assurer l’égalité hommes-femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche - le recrutement, les carrières, les salaires - et intégrer une perspective genrée dans les travaux de recherche. Coordonnée par Sciences-Po, elle associe des instituts et des universités de sept pays européens - la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espag