Les démocraties occidentales doivent faire face à une nouvelle menace terroriste. Faite de jeunes, petits délinquants ordinaires, sans passé religieux, convertis sur le tard à l’islam radical sous l’influence de quelques frères ou plus souvent par la fréquentation assidue de sites internet. Des enfants égarés, passés entre des mains terroristes expertes pour devenir des jihadistes prêts à mourir en Syrie ou ailleurs. Des centaines de Français ont mué en quelques semaines en «fous de Dieu», semblables aux membres de la cellule de Cannes-Torcy, considérée par la justice comme le groupe le plus dangereux depuis la fin des années 90. Car beaucoup de ces hommes clament vouloir prolonger leur guerre sur les terres impies de l’occident. Mais nos démocraties sont aujourd’hui largement démunies pour faire face au danger de jeunes difficiles à repérer, que la justice ne peut poursuivre avant leur fuite guerrière et qui demeurent insaisissables au retour du jihad. A la différence des programmes de «déradicalisation» mis en œuvre dans certains pays européens, la France a choisi le traitement judiciaire. Des jeunes peuvent être poursuivis à leur retour de Syrie sans avoir commis de délits ou de crimes. Depuis l’affaire Merah, leur surveillance s’est accrue. Mais l’arsenal policier et judiciaire a ses limites. Devant l’ampleur grandissante de cette menace, les musulmans modérés doivent prendre leur part et expliquer, comme en Angleterre, aux anciens jihadistes qu’Al-Qaeda n’a rien à voir
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