C'est un basculement. Après des années où les vendeurs d'appartements ou de maisons ont été en position de force, où «tous les biens partaient vite et cher», selon Jean-François Buet, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), la période actuelle devient propice pour les acheteurs. Malgré un marché «en apesanteur», «attentiste», «au ralenti», et malgré les incertitudes qui planent sur l'économie et le manque de confiance ambiant, ce sont bel et bien eux qui ont la main.

Les prix ne se sont certes pas effondrés. Le recul puis la stagnation des ventes (723 000 transactions en 2013 contre plus de 800 000 en 2010-2011 dans l'ancien, 75 000 logements dans le neuf en 2013) n'ont pas entraîné une énorme décrue. «Avec 1,4% de baisse aussi bien pour les appartements que pour les maisons, nous sommes plutôt sur l'épaisseur du trait, précise Laurent Mompert, porte-parole du Conseil supérieur du notariat. Cette légère diminution relève plus de la correction.»

Mais, désormais, les acheteurs ont davantage de cartes en main. D'abord car les taux des crédits sont historiquement bas, autour de 3,04% en moyennes. Ensuite parce que les stocks de biens en vente se sont reconstitués. «Nous constatons sur notre site une croissance de 35% des offres par rapport à 2012, explique Guillaume Teilhard de Chardin, directeur d'Explorimmo. Nous sommes passés de 600 000 biens en ligne à 710 000.»

«Pouvoir».