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Libération
Enquête

«Punir la France» au nom du jihad

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Depuis seize mois, les interpellations des membres de la cellule dite «Cannes-Torcy» se multiplient. «Libération» a eu accès à des éléments du dossier.
Davant la résidence de Mandelieu-la-Napoule, où un attentat de la cellule Cannes-Torcy aurait été déjoué mi-février. (Photo Valéry Hache. AFP)
publié le 27 mars 2014 à 21h36
(mis à jour le 28 mars 2014 à 11h37)

«C'est le groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France» : dans la bouche de François Mollins, le procureur de la République de Paris, cette comparaison avec les auteurs - jamais identifiés - de l'attentat du RER à Port-Royal (4 morts, 170 blessés) montre le sérieux avec lequel les autorités considèrent la cellule dite «Cannes-Torcy». Cette appréciation du magistrat suivait l'arrestation en région parisienne, Cannes et Strasbourg, en octobre 2012, des douze premiers membres du groupe d'apprentis terroristes, après l'attentat déjoué contre une épicerie juive de Sarcelles (Val-d'Oise).

Incontrôlables. Seize mois plus tard, le noyau initial continue de gonfler. La 21e mise en examen a été prononcée en février, et une dizaine de membres de la cellule sont toujours incarcérés. L'homme arrêté le 11 février à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), Ibrahim B., revenait d'un séjour en Syrie lorsqu'il a été interpellé. Il y avait combattu les forces de Bachar al-Assad au côté du Front al-Nusra. Ibrahim B. était parti en compagnie de son copain d'adolescence, Abdelkader T., arrêté fin janvier en Italie et écroué en France (Libération d'hier). De Syrie, qu'ils auraient rejointe dès septembre 2012, les deux hommes avaient envoyé sur les réseaux sociaux des messages appelant