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Libération

A la recherche du frontiste

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publié le 28 mars 2014 à 18h06

J'aimerais bien avoir un ami au FN. Ce n'est pas que j'ai envie de me faire mal voir, mais j'aimerais faire mon métier : aussi, je tente par tous les moyens d'approcher un frontiste. Pour ceux qui habitent en France, c'est facile, mais moi j'habite Paris IIIe, à côté du Flore du XXIe siècle. Quand on est fréjussien ou bitterrois, il suffit d'approcher trois personnes, l'une au moins a voté FN. Mais à Paris IIIe, il faut en voir quasi seize pour avoir la chance de rencontrer un lepéniste. Du coup, dans mon milieu, c'est la panique. Chez les journalistes parisiens et autres décideurs de l'intérieur du périph, tous les moyens sont bons pour monter au Front : essayer de se faire inviter chez Zemmour ou participer à une croisière «Causeur». Il paraît qu'il existe une filière : le Luberon. Jusqu'à présent, on connaissait au moins quelqu'un à Avignon, grâce au Festival. Mais si la mairie passe au FN et qu'Olivier Py s'enfuit… Et tout le monde n'a pas la chance de passer ses vacances en France : si vous passez l'été dans les îles grecques, vous connaissez peut-être un jardinier partisan d'Aube dorée, mais un électeur du Front, makash ! Avouez que ça devient compliqué de faire du journalisme dans ces conditions. Trouver un opposant kirghiz, et même un opposant kirghiz transsexuel, oui, mais un supporteur du FN… C'est sans doute pour ça que ces reportages qui fleurissent sur les électeurs du Front ressemblent à «Mon Curé chez les nudistes». Avec les ri