C’est le quatrième procès dans l’affaire de Montigny-lès-Metz (Moselle), près de vingt-huit ans après la mort de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, deux garçons de 8 ans retrouvés le crâne fracassé à coups de pierre. C’est le neuvième procès de Francis Heaulme, déjà condamné pour neuf autres meurtres.
Ce lundi s’ouvre devant la cour d’assises de Metz une audience marquante dans l’histoire de la justice française. Qui voit comparaître, peut-être pour la dernière fois, l’un de ses plus tristement célèbres tueurs en série. Et qui tentera de refermer la page d’une des plus grandes erreurs judiciaires.
Que juge-t-on et pourquoi vingt-huit ans après les faits ?
Le 28 septembre 1986, les corps de Cyril Beining et Alexandre Beckrich sont trouvés près de la voie ferrée à Montigny-lès-Metz. Sept mois plus tard, Patrick Dils, 16 ans, est arrêté et avoue. Bien qu’il se rétracte ensuite, expliquant avoir été victime de pressions de la part des policiers, il est condamné à la perpétuité en 1989. Son pourvoi en cassation est rejeté.
A la fin des années 90, les proches de Patrick Dils soulèvent la piste de Francis Heaulme, ayant appris qu’il demeurait à l’époque près des lieux du crime. Le gendarme Jean-François Abgrall, qui a arrêté Heaulme en 1992, se souvient d’un récit troublant du tueur en série. Il lui a raconté s’être promené en vélo le long d’une voie de chemin de fer dans l’Est de la France, avoir reçu des pierres jetées par deux enfants, et en repassant plus tard avoir vu leurs corps près des wagons. Réinterrogé, Heaulme confirme sa présen