Des jeunes aux cheveux courts en parka jaune, des policiers autour, et des journalistes, surtout la télé, qui observent. Dans le métro de Lille, le 26 mars, entre les deux tours des municipales, des garçons à l'air timide qui disent appartenir à Génération identitaire, la section jeune du Bloc identitaire, le groupe qui avait déployé une banderole au-dessus de la mosquée de Poitiers, expliquent vouloir sécuriser le métro par leur présence. La préfecture n'a pas reçu de demande d'autorisation. C'est une troupe disciplinée, silencieuse, presque discrète et qui n'a pas l'air de prendre souvent le métro : ils n'ont ni cartes ni tickets. Aurélien Verhassel, chef du groupe, distribue des «pass soirée». Ils sont «étudiants», «lycéens», «policiers», «militaires», assure l'activiste. Ils ont en main des tracts où il est question d'insécurité, de chômage des jeunes, d'«immigration-islamisation» et de «racisme antiblanc» qui «exploserait». Ils ne restent jamais longtemps dans les stations.
Première descente au métro Rihour. Verhassel, devant les caméras, jambes écartées, mains sur les hanches : «Nous ne sommes pas là pour assurer la sécurité, nous sommes là pour qu'il y ait une présence dans les rames. Nous sommes un aiguillon politique pour que les pouvoirs publics s'occupent du problème. Nous allons surtout tracter, discuter avec les gens.» Difficile de discuter, le groupe se déplace tout le temps. Les journaliste