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Au rapport

La perception des étrangers en France se dégrade

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Au lendemain de la percée du Front national aux municipales, le rapport annuel de la Commission consultative des droits de l'homme souligne que la population arabo-musulmane concentre les crispations.
Des Roms expulsés d'un camp, à Lyon le 5 mars 2014. (AFP)
publié le 1er avril 2014 à 15h24

Ce fut l'une des dernières «timidités» de Jean-Marc Ayrault à Matignon, selon le regret de Christine Lazerges, la présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) : reporter après les élections municipales la remise du rapport annuel de la Commission, consacré à «la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie». C'est donc ce mardi, et non le 21 mars comme initialement prévu, que Christine Lazerges a remis son travail aux services du Premier ministre. Faute de conseiller de l'équipe Valls encore installé, et en raison du départ de ses prédécesseurs, la petite histoire retiendra que le deuxième document glissé dans une enveloppe et posé sur le bureau de Manuel Valls à Matignon aura été ce rapport de la CNCDH.

Au lendemain d’un scrutin marqué par la percée du Front national, les conclusions de ce document résonnent bien au-delà d’un «simple» rapport comme l’administration aime tant en produire. Constitué de sondages et d’études d’un groupe de chercheurs (Nonna Mayer, Guy Michelat, Vincent Tiberj et Tommaso Vitale), il dresse un tableau sombre de la perception qu’ont les Français des étrangers, ou des Français d’origine étrangère.

L’immigration est de plus en plus regardée comme un péril, alors même que les flux migratoires restent stables et plutôt en dessous de ceux des grands pays développés ; la population arabo-musulmane concentre les crispations, et est observée comme souhaitant avant tout profiter des prestatio