«Non seulement la tolérance en France a encore reculé, pour la quatrième année consécutive […] mais ce recul touche désormais toutes les minorités et s'étend à des groupes sociopolitiques qui jusqu'ici résistaient à la "tentation xénophobe"» : c'est l'une des conclusions les plus pessimistes formulées par un groupe de chercheurs (1) pour le compte de la CNCDH.
Créé en 2008 selon la méthode d’un chercheur américain, «l’indice longitudinal de tolérance» vise à mesurer les évolutions dans le temps de l’opinion publique en matière de tolérance à la diversité. Les chiffres sont inquiétants : depuis 2009, cet indice a perdu près de 12 points, et la chute s’est accélérée entre décembre 2012 et décembre 2013 : - 3,3 points.
En rentrant dans le détail des sujets, il apparaît que la proposition «les travailleurs immigrés doivent être considérés ici comme chez eux puisqu’ils contribuent à l’économie française» recueille le taux de rejet le plus élevé depuis 2001 (68%). De même, jamais l’opinion publique n’a été aussi opposée au droit de vote pour les immigrés non européens (seulement 37% d’opinions favorables).
Globalement, relèvent les chercheurs, «on a assisté à une libération de la parole, à la médiatisation de propos intolérants qui, sinon, restaient cantonnés aux franges les plus extrêmes de la population.» L'inquiétude à l'encontre de la diversité gagne aussi le profil des personnes concernées par ce recul de la tolérance : «La dégradation s'amplifie, désormais même les