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Interview

«La diminution des écarts salariaux entre hommes et femmes reste précaire»

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Le gouvernement lance une application pour smartphone destinée à lutter contre les discriminations salariales. Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, parle de «gadget».
Des employées de La Poste au centre de tri de Lesquin (Nord), le 26 septembre 2013. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 7 avril 2014 à 18h35

Aujourd'hui, c'est l'Equal Pay Day. En Français, la journée de l'égalité salariale. Chaque année depuis 2009, cette date est censée célébrer le moment où les Françaises ont enfin gagné le même salaire que celui indiqué sur la fiche de paye de leurs collègues masculins, au 31 décembre de l'année précédente. Mais depuis son lancement il y a cinq ans, la date ne se rapproche pas tellement du premier jour de l'année. Et ce, malgré la légère diminution de l'écart entre les salaires des hommes et ceux des femmes. Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, reste prudent sur cette évolution encore «fragile», et explique qu'il y a bien d'autres points à prendre en considération, tels que le milieu social ou le temps de travail.

L’écart de salaire moyen entre hommes et femmes diminue depuis 2009, est-ce significatif?

Il ne faut pas tout mélanger. Si on regarde l'écart total, qui est de 24%, il s'agit d'un écart brut. Il ne prend pas en compte les temps partiels, majoritairement choisis par les femmes. Et lorsqu'il s'agit bien d'un choix, on ne peut pas considérer que c'est une inégalité. Il ne faut pas oublier d'ailleurs de prendre en compte d'autres chiffres. Pour un travail à temps complet, l'écart est de 14%. Lorsque les compétences exigées sont les mêmes, il est de 9%.

Peut-on dire dans ce cas que cet écart a réellement diminué ?

Contrairement à ce qu’on a pu v