D'étranges articles, vantant le bilan positif et consensuel de la politique menée au cours des deux dernières années par Geneviève Fioraso au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ont fleuri dans l'attente de la nomination des secrétaires d'Etat suite au dernier remaniement ministériel. Ils ont déclenché une véritable étincelle parmi notre communauté universitaire et scientifique. La situation est si grave que quelques exemples suffisent à prendre la mesure du désastre de la poursuite de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). Le 25 octobre 2013, la Conférence des présidents d'universités (CPU) a déclaré que les solutions et les efforts consentis «atteignent leurs limites» : la situation «sera bientôt intenable pour la majorité de nos établissements,à court terme, l'ensemble des universités françaises risque de ne plus pouvoir assurer les missions de service public que l'Etat leur a assignées». Le mois dernier, le Conseil scientifique du CNRS et l'Académie des sciences ont tiré à leur tour la sonnette d'alarme.
Le monde universitaire bruisse de nouvelles atterrantes : chargés de TD congédiés la veille des cours, précarisation de fait des non-titulaires, mise sous tutelle de certaines universités par les rectorats (contrairement aux promesses de campagne), dégradation des lieux d'enseignement, etc. Thomas Piketty, directeur d'études à l'EHESS, dénonçait la «faillite silencieuse à l'université» (L