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témoignages

«Au quotidien, je ne dis pas que je suis rom»

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Intégrés professionnellement, trois Roms «invisibles» revendiquent leurs origines, dans le climat d'hostilité ambiant.
publié le 8 avril 2014 à 10h47

«Quand vous parlez des Roms, c'est aussi de moi que vous parlez...» A côté des 18 000 Roms migrants vivant en France dans des conditions précaires, il y a les autres, ces «invisibles». Ils sont parfaitement intégrés dans la société, travaillent dans des grandes entreprises, à l'université ou encore à l'hôpital. Certains font la une des médias, comme Anina Ciuciu qui se retrouve un peu malgré elle, à incarner la «Rom intégrée» (lire son portrait dans Libé).

La plupart sont des citoyens anonymes qui s'accommodent comme ils peuvent de leurs origines. «On ne connaît pas leur nombre, ni même une quelconque estimation. En France, il est anticonstitutionnel de comptabiliser les personnes en fonction de leur origine», rappelait Michaël Guet, du conseil de l'Europe.

Quel regard portent-ils sur leur peuple, stigmatisé à coups de dérapages politiques ? Certains cachent leurs origines, tant le discours anti-rom ambiant est pesant. D'autres, au contraire, les revendiquent et se font un devoir de se présenter comme Roms, même s'ils ont grandi en France. Tous se désolent du climat délétère