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Interview

«Etre rom, ce n'est facile nulle part en Europe»

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Adam Weiss, membre du centre européen pour les droits des Roms, milite sur le terrain judiciaire pour lutter contre les évacuations de camps et les expulsions.
Un enfant rom, Dakovica (Kosovo). «Il n’existe pas, aujourd’hui, un pays idéal où les Roms sont bien considérés.» (Armend Nimani. AFP)
publié le 8 avril 2014 à 19h53

Pour défendre les droits des Roms, il utilise l'arme juridique. «Dans nos sociétés européennes, le droit prime. Cela devrait faire changer les choses… Un jour peut-être», se persuade Adam Weiss, membre du centre européen pour les droits des Roms (ERRC), une organisation d'intérêt public qui intervient dans toute l'Europe. Il ne cache pas sa frustration : des procès visant à reconnaître les droits des Roms, lui et ses collègues en mènent dans une quinzaine de pays. Ils en ont gagné une centaine. Mais regrettent que, dans les faits, rien - ou presque - ne change. Entretien.

Dans quels pays intervenez-vous ?

Nous avons vocation à agir dans tous les pays membres du conseil de l'Europe. Le pays où nous avons le plus de contentieux aujourd'hui, c'est la France: une quinzaine d'affaires en cours devant les tribunaux nationaux, la plupart concernant des évacuations de campement et des obligations de quitter le territoire (OQTF). Aucun autre pays ne distribue de manière aussi systématique des OQTF. C’est une spécificité française.

Mais les évacuations de campements décidées par le juge sont légales.

Quand ils décident d'évacuer, les juges ou les préfets sont censés tenir compte du principe de proportionalité de la mesure. Souvent, ils ne le font pas. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France