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Libération

Dassault mis en examen pour les achats de voix

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La somme des éléments contre l’ex-maire UMP de Corbeil rendait la décision inéluctable.
Serge Dassault (ici au Sénat le 20 décembre 2012) clame toujours son innocence. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 10 avril 2014 à 19h36

L'étau judiciaire se resserre sur Serge Dassault. Le sénateur UMP et ancien maire de Corbeil-Essonnes a été mis en examen jeudi pour «achat de votes», «complicité de financement illicite de campagne électorale» et «financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé», par les juges parisiens Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, chargés de l'enquête sur la corruption électorale présumée à Corbeil.

Liquide. Cette mise en examen était inéluctable, tant les magistrats ont récolté d'éléments à charge visant l'avionneur de 89 ans. L'une de leurs pièces maîtresses est le listing électoral révélé par Libération. Saisi lors d'une perquisition, il détaille les faveurs en tous genres (dons, interventions, travail, logement) accordées par Dassault à quelque 130 électeurs de Corbeil, juste après les municipales de 2009. Ses initiales, «SD», y apparaissent une cinquantaine de fois.

Il y a aussi les très nombreux versements suspects (environ 7 millions d’euros, selon l’estimation des juges) de Dassault aux responsables des achats de voix présumés dans les cités sensibles, comme Younès Bounouara (2 millions) et Mamadou Kébé (1,2 million), tous deux mis en examen.

Les enquêteurs ont aussi disséqué les centaines de milliers d'euros issus des comptes de Dassault, qui ont été retirées en liquide et/ou versées à des habitants de Corbeil par son indispensable bras droit Jacques Lebigre, surnommé «le porte