Leurs deux photos, côte à côte, donnent le vertige. Lui, vieil homme barbu. Elle, jeune fille aux yeux noircis de khôl, sur une photo en noir et blanc. Maurice Agnelet et Agnès Leroux étaient amants, il y a près de quarante ans. La jeune héritière s'est volatilisée en octobre 1977. Son amant est actuellement jugé aux assises d'Ille-et-Vilaine, trente-sept ans après sa disparition. Lundi, le procès a été marqué d'un énième rebondissement : Guillaume Agnelet, le fils de l'accusé, a pour la première fois témoigné contre son père.
L’action judiciaire ne s’éteint-elle donc jamais ? Cette question est liée à deux principes fondamentaux du droit : les trois voies de recours différentes, et la prescription.
Appel, cassation, cour européenne : les recours
C'est ce qu'on appelle le «double degré de juridiction» : une décision judiciaire acquise en première instance doit pouvoir être rejouée devant d'autres juges, la cour d'appel, à la demande du prévenu, du parquet ou, dans certains cas, des parties civiles (une victime ne peut faire appel de l'acquittement de son agresseur supposé aux assises). C'est vrai pour la justice pénale comme pour la justice administrative. Condamné en première instance pour injure raciale en 2010, Brice Hortefeux a été