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Récit

Trente-six ans de mystère et vingt ans de réclusion pour Maurice Agnelet

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Le septuagénaire a été condamné vendredi pour le meurtre d’Agnès Le Roux. Sans cadavre ni preuve matérielle.
Maurice Agnelet le 11 avril, à son arrivée au tribunal pour la dernière journée de son procès. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
publié le 11 avril 2014 à 20h16

Jusqu'au bout, Maurice Agnelet, 76 ans, aura sonné faux. Jusqu'à ce «pardon» demandé à la famille d'Agnès Le Roux pour «le mal [qu'il a] pu leur faire par [ses] attitudes et [ses] propos», alors qu'il n'a jamais manifesté au mieux qu'une indifférence distante à leur égard. Jusqu'à ces regrets vis-à-vis de son fils Guillaume, qu'il trouve tout à coup «bouleversant» mais dont il s'est moqué lorsqu'il est venu déposer à la barre. Cela ne préjuge ni de sa culpabilité ni de son innocence. Mais, après quatre semaines de débats et un long délibéré, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a tranché, vendredi, en le condamnant à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat en 1977 de la riche héritière du Palais de la Méditerranée, un casino niçois.

Trente-six ans après un crime demeuré sans cadavre, ce troisième procès n'aura pas pour autant dissipé les zones d'ombre qui pèsent sur cette affaire hors norme. Hormis le témoignage de Guillaume Agnelet - qui a pour la première fois accusé son père mais a été contredit par sa mère, Anne Litas -, aucun élément nouveau, aucun aveu n'est venu apporter des réponses tangibles aux trois interrogations majeures du dossier rappelées par François Saint-Pierre, avocat de Maurice Agnelet : où ? Quand ? Comment ? «Dans cette affaire, tout n'est qu'hypothèses, a-t-il plaidé jeudi. L'affaire Agnelet reste une énigme. La preuve de sa culpabilité n'a pas été apportée.»

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