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Libération

Valls poursuivi par les Roms

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publié le 11 avril 2014 à 18h06

Manuel Valls est cité à comparaître, le 5 juin, devant le tribunal par l'association la Voix des Rroms. Il est accusé de provocation «à la discrimination, la haine ou la violence» (selon les termes de l'article 24, alinéa 8, de la loi du 29 juillet 1881) «à l'égard d'un groupe de personnes», les Roms, à raison «de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race». Sont visés ses propos rapportés par la presse le 14 mars 2013, et d'autres, prononcés sur France Inter, le 24 septembre de la même année.

Le ministre de l'Intérieur déclarait que «les occupants de campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution», avant de préciser qu'ils «ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation» : «Nous le savons tous, la proximité de ces campements provoque de la mendicité et aussi des vols, et donc de la délinquance.» En d'en conclure : «les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie».

Curieusement, révélée au moment où Manuel Valls accède à Matignon, la citation à comparaître n’a pas retenu l’attention des grands médias. On pourrait s’en étonner : cela ne vient-il pas perturber une image de professionnalisme censée tenir lieu de changement politique au lendemain de la déroute électorale ? Au contraire, l’absence de médiatisation r