«Je voulais travailler dans le paramédical. Pour préparer les concours d’éducateur spécialisé, je me suis inscrite en fac de psychologie après mon bac ES. Puis j’y ai pris goût ! Surtout, en allant à l’université, j’ai compris que pour avoir une bonne place ensuite, il fallait un haut diplôme. En master 1, j’ai opté pour la psychologie clinique afin d’exercer ensuite dans une institution. Seulement, le recrutement en master 2 se fait sur dossier : il faut avoir trouvé un lieu de stage pour l’année suivante afin d’y mener son projet de recherche. J’ai envoyé des dizaines de lettres… C’est triste à dire mais cela marche beaucoup par piston, les étudiants issus de familles de médecins ont moins de mal à décrocher de super stages - moi, je n’ai pas de réseau.
A force de mendier, j’ai réussi à en trouver un. Mais mon dossier n’a pas été retenu. J’ai retenté l’année suivante, sans succès. Or je devais bosser pour payer mon loyer, manger. A l’époque, je faisais des remplacements de vendeuse. En 2010, j’ai candidaté une troisième et dernière fois pour le Master 2, je ne parvenais pas à me dire que j’avais fait quatre années d’études pour rien. Réponse négative. J’ai pleuré de ne pouvoir finir mon cursus. Je ne deviendrai jamais psychologue. En parallèle, en 2009, j’ai signé un contrat à durée indéterminée dans un grand magasin payé au Smic. Nous sommes plusieurs à être surdiplômées. Je ne compte pas rester vendeuse toute ma vie, mais le groupe offre des perspectives d’évolution intér