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Libération
Récit

Sans-papiers : des portes davantage entrouvertes

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En 2013, la circulaire «d’admission exceptionnelle» a permis un bond des régularisations. Les expulsions restent à un niveau élevé.
publié le 13 avril 2014 à 19h56

Quatre jours après le départ de Manuel Valls et l'arrivée de Bernard Cazeneuve au ministère de l'Intérieur, le Réseau Education sans frontières (RESF) battait le pavé parisien samedi. Plusieurs dizaines de lycéens défendaient Idriss Bakayoko, 20 ans, élève en première au lycée Camille-Jenatzy, sous la menace d'une expulsion au sujet de laquelle il a déposé un recours vendredi devant le tribunal administratif. Ce lycée du XVIIIe arrondissement parisien, qui accueille de nombreux jeunes migrants, s'était déjà mobilisé cet automne pour défendre, en vain, Khatchik Kachatryan, expulsé vers l'Arménie où il effectue son service militaire. Son cas avait été un peu éclipsé par l'irruption de la polémique autour de Leonarda, cette jeune Kosovare dont l'imbroglio autour des conditions de son interpellation avait poussé François Hollande à s'exprimer en catastrophe à la télévision.

Le RESF n’a jamais caché, depuis mai 2012, ses réticences à l’égard du profil et de l’action de Manuel Valls place Beauvau. Pourtant, le bilan 2013 de l’ancien ministre de l’Intérieur, dévoilé jeudi dernier par le service statistiques du ministère, témoigne d’une augmentation sensible des régularisations. Même si, il est vrai, celui des expulsions est moins positif puisqu’il reste proche de celui de la précédente majorité : 27 000 en 2013 contre 36 000 en 2012, la baisse s’expliquant surtout par la fin du système des retours aidés financièrement, qui ont longtemps profité aux Roms pour effectuer des