Le groupe scolaire privé Gerson, dans le XVIe arrondissement parisien, est-il en train de passer aux mains des catholiques intégristes, au point que la mairie de Paris a demandé hier une enquête au rectorat ? Tout est parti de la révélation par Europe 1, lundi, de l'intervention de l'association anti-avortement Alliance Vita lors d'un cours de catéchèse. La violence des propos tenus ce jeudi 3 avril a choqué. «Une fille, par exemple, qui prend la pilule du lendemain, ne sait pas s'il y a fécondation. Elle est donc considérée comme "semi-meurtrière". En revanche, une fille qui avorte commet un "homicide volontaire"», a raconté une élève de terminale à la radio. Philippe (1), professeur au lycée, se souvient de ces adolescents «choqués, en pleurs». «Tous les jeudis matins depuis le début de l'année, ils se lèvent la boule au ventre car ils savent qu'ils vont subir une heure de lavage de cerveau lors de ce cours de caté. Ils parlent d'endoctrinement, de vision rétrograde de la religion catholique.»
Pour de nombreux connaisseurs de Gerson, enseignants et parents d'élèves, l'épisode d'Alliance Vita n'est pourtant que la «partie émergée de l'iceberg». Ils évoquent un établissement «noyauté» par une direction proche du catholicisme le plus traditionaliste, et l'influence grandissante de l'Opus Dei. «Les ennuis ont commencé il y a trois ans, raconte Thierry, enseignant au collège. Avant, Gerson était connu pour son