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Interview

L’école sous contrat «ne peut devenir un lieu de propagande»

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Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l’Education nationale, explique les liens entre école privée, Eglise et Etat.
publié le 15 avril 2014 à 19h46

Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l'Education nationale, explique à Libération en quoi ce qui se passe à Gerson illustre la pression religieuse au sein de l'enseignement catholique, mais aussi pourquoi ce type d'événements devraient rester minoritaires.

En quoi cette affaire est-elle révélatrice ?

On assiste à une reprise en main de l’enseignement catholique dans le sens d’une recatholicisation, qui s’inscrit dans le cadre de la «nouvelle évangélisation» prônée par le pape Jean Paul II. Cela s’est traduit par le nouveau statut de l’enseignement catholique promulgué l’an dernier. Désormais l’organisme qui gère les établissements au niveau du diocèse est présidé par l’évêque en personne. Ou encore : le directeur diocésain est devenu un «délégué épiscopal». Des petits signes très symboliques qui montrent bien la pression religieuse et la volonté de redonner un «caractère propre» à ces écoles.

Dans quelle mesure les intégristes se sont-ils engouffrés dans la brèche ?

C’est très minoritaire. Des mouvements intégristes ainsi qu’une minorité d’évêques - le plus connu étant celui d’Avignon - estiment que l’enseignement catholique ne transmet pas assez le message de l’Eglise. Ils préconisent une rupture des contrats d’association signés avec l’Etat qui, selon eux, entravent ces établissements, et défendent des écoles hors contrat. Il s’agit d’une minorité agissante que l’on retrouve notamment autour de la Fondation pour l’école, qui milite pour une instruction «libre» et hors contrat.

Mais cela devrait rester marginal. Gerson, dans le XVIe arrondissement de Paris, ac