La semaine dernière, à la faveur du remaniement ministériel, les quartiers populaires ont perdu leur ministère. La politique de la ville est désormais gérée avec le sport, la jeunesse et les femmes, dans une sorte de ministère multifonctions confié à Najat Vallaud-Belkacem. Mohammed Mechmache, fondateur d’ACLefeu, figure du militantisme des quartiers, et qui vient de rejoindre les listes franciliennes d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) pour les européennes, voit là un mauvais signal envoyé aux banlieues populaires.
La politique de la ville n’a plus de ministère propre, ni même de secrétariat délégué, quel signe pour les quartiers populaires ?
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous. Cela ressemble à un ministère un peu fourre-tout, où l’on retrouve toutes les thématiques qui devaient être importantes pour ce gouvernement. Le sentiment qu’on a, c’est que les quartiers populaires ne sont pas une priorité, que les huit millions d’habitants qui y vivent sont une nouvelle fois relégués en seconde zone. On n’a pas retenu la leçon des élections municipales. Le vote dans les quartiers populaires a été marqué par une énorme abstention mais aussi par de plus en plus de voix pour la droite. L’électorat de ces quartiers est en train de s’éloigner de la gauche. Et la gauche ne donne aucun signal fort.
Que pensez-vous de l’association des thématiques femmes, jeunesse, sports et ville ?
Sur la politique de la ville, j'aurais préféré qu'on reste dans la cohérence autour de la question de l'égalité des territoires. Cette égalité était le sens de la réforme de François Lamy [le précédent ministre de la Ville, ndlr]. Là, on est à nouveau dans le cliché. C'est une vieille vision : en associant s