Le long combat judiciaire mené par la Fédération internationale des droits de l’homme à l’encontre de deux anciens miliciens algériens vient de connaître un virage décisif. Alors que le dossier était bloqué depuis des mois, le parquet de Nîmes vient de donner son feu vert au renvoi aux assises des frères Mohamed, soupçonnés de torture dans les années 90 dans la région de Relizane (300 km à l’ouest d’Alger).
Libération avait raconté, en novembre 2012, l'histoire de ces deux hommes.
Les frères Abdelkader et Hocine Mohamed, âgés de 45 et 50 ans, avaient été mis en examen en mars 2004 à Nîmes pour «tortures et actes de barbarie». L'information judiciaire avait été ouverte après le dépôt en 2003 d'une plainte simple de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Selon l'avocat de la FIDH, Me Patrick Baudoin, une centaine d'exécutions sommaires et quelque 200 disparitions ont eu lieu entre 1994 et 1997 dans la région de Relizane, dont la plupart sont imputables aux milices spéciales mises en place pour lutter contre les islamistes. Les deux hommes, installés à Nîmes depuis 1998, niaient à l'époque les faits, tout en reconnaissant avoir été membres des milices locales.
En vertu de la Convention internationale contre la torture adoptée en 1984 et intégrée dans le code