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Décryptage

Pendant et après le cancer, mal traités au travail

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L’Observatoire sociétal des cancers pointe les difficultés des malades pour maintenir une activité et garder leur niveau de vie.
Dans une unité de psycho-oncologie, à l'Institut Curie (Paris). (Photo Laurent Villeret. Dolce Vita. Picture Tank)
publié le 21 avril 2014 à 19h06

«Le cancer est un péril social, une maladie sociale. Et parce que c'est un mal social, il convient que ce soit la société qui le combatte.» Ainsi parlait Justin Godart, le fondateur de la Ligue nationale contre le cancer, en 1918. Il était secrétaire d'Etat au service de santé militaire. Près d'un siècle plus tard, la même Ligue publie le troisième rapport de son Observatoire sociétal des cancers. Et pointe combien la maladie laisse des traces, fragilise les liens, en particulier au niveau social. Attestant qu'elle ne se réduit pas à une histoire de corps. Ainsi, «une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans après un diagnostic de cancer». Ou encore, «11% des personnes en activité se sont senties pénalisées professionnellement à cause de leur cancer». Et «seulement 30% de celles qui étaient au chômage au moment du diagnostic ont retrouvé un emploi deux ans après».

Quelles conséquences sur les revenus des malades ?

C'est le paradoxe sur le front du cancer : si on le soigne de mieux en mieux, le maintien d'une vie sociale et professionnelle reste difficile. Depuis quelques années, la Ligue a mis en place un dispositif d'observation pour tenter de décortiquer au quotidien «les inégalités et les difficultés sociales croissantes». Premier constat : l'appauvrissement qu'engendre le cancer. C'est la conséquence d'un double phénomène : une augmentation des dépenses directement liées à la maladie (frais médicaux mais aussi aide à domicile, garde d'enfants, etc.), conj