Le loyer élevé est une souffrance au quotidien pour ceux qui sont contraints de vivre dans des logements version mouchoir de poche, s’entassent à plusieurs dans des appartements à peine plus grands ou vivent dans leur voiture. Itinéraires de locataires parisiens.
Fabrice, 32 ans, fonctionnaire, locataire d’un 8,5 m2 «On ne peut pas passer des heures dans un réduit pareil»
C'est l'histoire d'un fonctionnaire du ministère du Travail en poste à Reims, muté dans la capitale. «Il fallait que je trouve à me loger vite et pas trop cher.» C'est-à-dire à un loyer compatible avec son salaire de 1 800 euros mensuels. Il se retrouve dans une pièce de moins de 10 m², au rez-de-chaussée d'un immeuble ancien situé à proximité du quartier de la Bibliothèque nationale de France dans le XIIIe arrondissement. Une pièce avec vue sur cour, mais pas vraiment. «En fait, il n'y avait pas de fenêtre, mais une porte-fenêtre avec aération au dessus. Je pense que ma chambre était un ancien local à poubelle qui a été réaménagé», dit Fabrice.
Description des lieux : «Il y avait un minuscule coin WC, douche, lavabo, avec juste la place pour se laver les dents.» Le lit était en hauteur, avec une petite table en dessous, comme dans une chambre d'enfant. Le chauffe-serviettes faisait aussi office de chauffage. «Mais tout était refait, tout était propre, et ce n'était pas trop loin de mon travail.» Il se souvient que pendant ses recherches, il lui est arrivé de «faire la file avec 10 ou 15 autres personnes» pour visiter des chambres semblables. «Les gens [les propriétaires ndlr]