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Libération
Enquête

Le scandale des handicapés français exilés en Belgique

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Manque de soins, insalubrité, isolement... Des établissements belges font de l'accueil des handicapés français un business lucratif. «Libération» a pu pénétrer dans un de ces centres wallons.
A l'isolement, dans le foyer des Boutons d'or, à Celles, en Belgique. [Cette photo a été retirée à la demande de la famille de la jeune résidente] (Photo Libération)
publié le 25 avril 2014 à 12h00

La France sous-traite depuis des années la prise en charge d'une partie de ses ressortissants handicapés, surtout mentaux, à la Belgique. Certaines familles y vont d'elles-mêmes, épuisées d'attendre une hypothétique place ou attirées par des méthodes éducatives qui n'existent pas en France. Mais d'autres y sont forcées : dès que le cas est un peu lourd, «complexe» comme on dit, les portes se ferment. «Le long de la frontière, il y a plein de centres, vous aurez le choix. Vous voulez des adresses ?», a ainsi proposé une assistante sociale à Hélène, 77 ans, dont le fils trisomique n'a pas pu obtenir de place en France. Or, la prise en charge est parfois calamiteuse côté belge, comme a pu le constater Libération : personnel pas formé, nourriture rationnée, surmédication…

Pénurie de places

Ces centres, accueillant exclusivement des Français, sont inspectés par la seule Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées, qui a une compétence limitée. Elle ne peut par ex