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Analyse

Le droit d’asile aliéné en Europe

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Les Etats membres fustigent la Syrie, sans réelle politique commune pour les exilés.
Un enfant syrien regarde par la fenêtre d'un autobus à son arrivée dans les environs de Reyhanli, en Turquie, le 9 août 2012. (Photo Umit Bektas. Reuters)
publié le 1er mai 2014 à 19h06
(mis à jour le 3 mai 2014 à 17h41)

D'un côté, une condamnation sans équivoque du régime de Bachar al-Assad et une volonté affichée de soutenir la rébellion. De l'autre, une politique d'accueil des exilés syriens jugée «honteuse» par Amnesty International. En octobre, François Hollande annonçait que 500 réfugiés seraient accueillis en France. L'Allemagne s'est, elle, engagée à en recevoir 10 000.

Pourquoi la France fait-elle si peu ?

Paradoxalement, les réfugiés sont victimes de l'activité diplomatique française sur le dossier syrien. Très engagée, la France a été jusqu'à prôner une intervention militaire en août, après des bombardements à l'arme chimique dans la banlieue de Damas, la capitale. «Il n'est pas anormal que des pays beaucoup moins impliqués, comme l'Allemagne ou la Suède, compensent en accueillant plus de réfugiés. C'est une manière d'équilibrer les efforts», explique une source ministérielle. Depuis octobre, seuls une trentaine de Syriens sur les 500 programmés ont rejoint la France. Ils seront environ 250 cet été.

La politique d’asile fonctionne-t-elle ?

Sur les 1 300 demandes d'asile déposées l'an dernier par des Syriens en France, rares sont les refus. Le taux de dossiers acceptés atteint 95,2%, compte tenu de la gravité et de l'ampleur du conflit. Mais la procédure pour en arriver là est longue et complexe. Le nombre de demandes à traiter et la domiciliation obligatoire rallongent les délais en préfectur