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Libération
EDITORIAL

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publié le 1er mai 2014 à 19h46

Faire la guerre à la guerre sainte menée par de jeunes Français, Britanniques ou Allemands n’est pas simple. Comme le reconnaît dans l’interview ci-contre le juge Trévidic :

«Une partie de notre jeunesse est imprégnée par l'islam radical.» Et décide de combattre en Syrie auprès des groupes les plus fanatisés, incarnation d'un islam dévoyé. Tous les pays occidentaux sont confrontés à ce phénomène inquiétant, même s'il faut relativiser le nombre des recrues potentiellement dangereuses à leur retour dans leur pays. Une poignée, selon notre enquête. Mais Mohamed Merah, entraîné dans les camps jihadistes pakistanais et passé à travers les mailles des filets des services de renseignement et de police, a rendu la France particulièrement vigilante. Les pays occidentaux cherchent toujours la parade. La France essaie de déjouer les apprentis terroristes avant le passage à l'acte ou le voyage en terre d'islam, grâce à un arsenal juridique spécialement adapté. Cette méthode répressive a trouvé ses limites, et il ne faut pas, au nom de la légitime lutte contre le terrorisme, cibler ou discriminer une communauté et une religion en s'affranchissant des lois de la République. Ces enfants du jihad veulent aussi secourir et aider un peuple martyrisé par un dictateur qui a fait du meurtre, de la torture et du viol des armes de guerre. En toute impunité. Dans l'indifférence coupable de la communauté des nations. A ce titre, la réponse aux jihadistes doit être politique, et pas seulement