«Nous avons conscience d'être hors-la-loi», commente Stéphane Fouassin, maire de Salazie, un village enclavé dans un cirque montagneux. Le secrétaire départemental de l'UDI est à l'origine de ce coup de force, qui rassemble quatorze maires de droite et un édile du parti communiste réunionnais. «Cette réforme coûte excessivement cher, entre les transports supplémentaires et le financement des activités périscolaires. Or le gouvernement ne compense pas les dépenses à l'euro près. On devrait augmenter les impôts, alors qu'on a promis le contraire lors de la campagne», avoue sans détour l'élu.
Dans sa commune de 7600 habitants et d'un millier d'élèves, la «refondation de l'école» entraînerait un surcoût de 170 000 euros, l'État versant «seulement» 45 000 euros en contrepartie.
L’annonce par le gouvernement d’une baisse de la dotation globale de financement des collectivités locales (11 milliards d’euros en moins sur trois ans) a précipité la décision des quinze maires ; ils envisagent aujourd’hui d’intenter une action en justice contre l’État au prétexte que la réforme des rythmes scolaires serait anticonstitutionnelle.
Thierry Terret, le recteur de l'académie, ne veut pas croire au jusqu'au-boutisme des élus. «La réforme instaure cinq matinées de cours obligatoires. Les maires n'ont rien à dire sur ces horaires, qui ne relèvent pas de leur compétence. Il serait impensable qu'ils ne respectent pas la loi.» Et de rappeler que les communes