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A la Réunion, la majorité des maires refuse la réforme des rythmes scolaires

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Quinze des 24 communes de l’île ont décidé de ne pas appliquer la réforme à la rentrée prochaine, dénonçant le manque de compensation des surcoûts par l'Etat.
Une école à La Réunion. (Photo Richard Bouhet. AFP)
publié le 2 mai 2014 à 15h50
Vent de fronde dans l’académie de la Réunion… Quinze des vingt-quatre maires du département d’outre-mer ont annoncé jeudi 1er mai, dans un communiqué commun, qu’ils n’appliqueront pas la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. Les élèves qu’ils accueilleront dans les écoles maternelles et élémentaires à partir du 22 août pourraient donc continuer à ne travailler que quatre jours par semaine. Pourtant, toutes les communes de France doivent mettre en œuvre la réforme Peillon, maintenue mais «assouplie» par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, qui instaure quatre jours et demi d’école. Soit le mercredi matin ou le samedi matin face au tableau noir.

«Nous avons conscience d'être hors-la-loi», commente Stéphane Fouassin, maire de Salazie, un village enclavé dans un cirque montagneux. Le secrétaire départemental de l'UDI est à l'origine de ce coup de force, qui rassemble quatorze maires de droite et un édile du parti communiste réunionnais. «Cette réforme coûte excessivement cher, entre les transports supplémentaires et le financement des activités périscolaires. Or le gouvernement ne compense pas les dépenses à l'euro près. On devrait augmenter les impôts, alors qu'on a promis le contraire lors de la campagne», avoue sans détour l'élu.

Dans sa commune de 7600 habitants et d'un millier d'élèves, la «refondation de l'école» entraînerait un surcoût de 170 000 euros, l'État versant «seulement» 45 000 euros en contrepartie.

L’annonce par le gouvernement d’une baisse de la dotation globale de financement des collectivités locales (11 milliards d’euros en moins sur trois ans) a précipité la décision des quinze maires ; ils envisagent aujourd’hui d’intenter une action en justice contre l’État au prétexte que la réforme des rythmes scolaires serait anticonstitutionnelle.

Thierry Terret, le recteur de l'académie, ne veut pas croire au jusqu'au-boutisme des élus. «La réforme instaure cinq matinées de cours obligatoires. Les maires n'ont rien à dire sur ces horaires, qui ne relèvent pas de leur compétence. Il serait impensable qu'ils ne respectent pas la loi.» Et de rappeler que les communes