Le tribunal administratif de Grenoble a condamné l’Etat à verser des dommages et intérêts à un ancien prisonnier pour l’avoir soumis à des conditions de détention contraire à la dignité de la personne humaine, selon un jugement consulté mardi par l’AFP. Rendu le 30 avril, il porte sur des faits de 2009 à la maison d’arrêt de Varces (Isère), près de Grenoble.
Le tribunal y évoque «la très grande vétusté de l'établissement» telle que décrite par un rapport d'expertise réalisé par un architecte à l'été 2009. L'expert faisait état de nombreux dysfonctionnements relevés dans différentes cellules : fils électriques apparents au-dessus d'un lavabo, toilettes dégradées et qui fuient, vitrages recouverts de journaux, douches communes en très mauvais état, etc. Dans une cellule, «une grille haute d'aération est bouchée par un carton par obturation volontaire des détenus pour empêcher les cafards d'entrer», relate ainsi le tribunal.
L'expert remarque aussi que les détenus n'ont pas les moyens de se protéger du soleil. Et en hiver, il «est vraisemblable que dans un certain nombre de cas, le radiateur en place ne permette pas de compenser intégralement les déperditions dues aux défauts affectant les ouvrants», est-il écrit.
Jugeant ces conditions de détention contraires «à la dignité de la personne humaine», le tribunal alloue une somme de 1 000 euros au détenu en réparation de son «préjudice moral». «Les conséquences financières sont de l'or