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reportage

A Indre, le village des Roms devra‑t‑il fermer ?

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Le maire qui défendait ce projet d'accueil et d'intégration a été battu aux municipales. Son successeur avait fait campagne sur l'hostilité au projet.
Au village de solidarité, à Indre, près de Nantes, en octobre 2013. (Photo Thierry Pasquet. Signatures)
publié le 21 mai 2014 à 11h37

Il avait annoncé

«jouer son mandat sur des valeurs humanistes»

, il a perdu. Battu aux

à Indre, village de 4 000 habitants situé à quelques kilomètres de Nantes, Jean-Luc Le Drenn ne peut masquer un certain dépit.

«Même si c’est dur à digérer, on est allé au bout de nos convictions»

, tente-t-il de se rassurer. Ses convictions ?

«Le cœur et l’humain d’abord.»

En l’occurrence, une initiative plutôt rare : la construction d’un

à quelques pas de l’hôtel de ville pour y accueillir cinq familles roms. L’expérience, vieille de quatre ans, pourrait pourtant se terminer plus tôt que prévu.

Le nouveau maire, Serge David, a en effet mené campagne contre le village, symbole, selon lui, de «l'invasion des Roms» dans la commune (1). «Une famille intégrée, c'est un mobile home fermé. Jusqu'à la disparition du village», a-t-il par exemple déclaré à Ouest France. Depuis, l'élu (divers gauche) préfère rester discret sur ce dossier sensible. Il a refusé de répondre aux sollicitations de Libération, signalant qu'une réunion avec l'association Romsi (Rencontre Ouverture Métissage Solidarité à Indre), qui s'occupe de l'intégration des Roms, se tiendrait la semaine prochaine (et non ce jeudi, comme indiqué précédemment).

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