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Libération

Le «contexte» de l’après-Colonna

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L’affaire illustre les rivalités qui ont suivi l’éclatement du «milieu» en Corse-du-Sud.
publié le 22 mai 2014 à 22h26

Longtemps, la région du Valinco, où s’est produite en 2010 la fusillade de Sartène, est restée sous l’influence du parrain Jean-Baptiste Jérôme Colonna, dit «Jean-Jé» - comme une bonne partie de la Corse-du-Sud. L’homme et ses proches étaient assez dominants pour pacifier la région. Il jouait parfois les juges de paix pour éviter les affrontements, partager le territoire, était assez craint pour que les petits voyous filent droit dans les vallées. Après l’accident de voiture de Jean-Jé, en novembre 2006, les choses ont commencé à se compliquer.

Cercles. L'un de ses cousins, Jean-Claude, s'est d'abord occupé de l'héritage familial. Officiellement, il exploitait un petit vignoble près du port de plaisance de Tizzano, qui dépend de Sartène. Plus clandestinement, il gérait à distance les intérêts occultes de la famille, dans les jeux notamment, en Corse comme sur le continent, en Afrique, en Amérique du Sud… Depuis dix jours, son nom revient régulièrement dans le procès de la fusillade de Sartène, contribuant à peindre ce que les magistrats appellent pudiquement «le contexte» de cette tuerie. Dans la région, l'influence des Colonna débordait largement les cercles du grand banditisme. De nombreux notables étaient proches de cette famille, dont l'amitié était une ombre protectrice.

La famille de François Ettori, entrepreneur de BTP jugé depuis dix jours pour tentative d’assassinat sur la place Porta de Sartène, entretenait aussi des lie