«Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II, auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration», écrit Nicolas Sarkozy cette semaine dans sa tribune en faveur de l'Europe parue dans le Point. Cet appel à la remise en cause de la libre circulation des personnes entres les Etats membres de l'Union européenne ressemble surtout à une vision à courte vue des questions migratoires. A trois jours des élections européennes, Sarkozy s'est non seulement contenté de rabâcher le même refrain que celui de sa campagne présidentielle de 2012, mais il a aussi réhabilité cette figure de style omniprésente lors de son quinquennat : l'étranger comme bouc émissaire. Une approche loin des intérêts de l'Europe, plutôt guidée par une obsession on ne peut plus hexagonale : la montée du FN. Le cynisme et la démagogie de cette proposition se décrypte à l'aune d'une autre réalité : contrairement à l'image facile de «l'Europe passoire», le Parlement européen s'apprête à prendre des dispositions visant à renforcer ses frontières (dont un compromis permettant aux pays membres de Schengen de rétablir, de façon temporaire, des contrôles aux frontières nationales «dans des circonstances exceptionnelles», tel l'afflux de 20 000 Tunisiens à la frontière franco-italienne en 2011. Mieux, la France examinera, fin juin, en Conseil des ministres un projet de loi sur l'asile à tonalité diss
Billet
Obsession sarkozyste
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par Fabrice Tassel
publié le 23 mai 2014 à 19h46
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