Durant neuf jours d’audience, les familles avaient réussi à rester impassibles. Seuls quelques regards trahissaient les haines, qui ont débouché sur cette fusillade du 4 septembre 2010. Un matin de marché, deux hommes portant des masques traversent la place Porta de Sartène, armes aux mains, pour aller exécuter Pierre Balenci, assis en terrasse d’un café. Ce dernier réplique. L’un des deux tueurs s’écroule. Il s’agissait de Jacques Ettori, entrepreneur local, et de son frère François, a retenu la cour d'assises. Un de leur amis, Jean-Pierre Tomasi, était lui poursuivi pour avoir permis à l’agresseur en fuite de se changer chez lui.
Jeudi soir, à l’énoncé du verdict, la sœur d’Ettori a hurlé, de nombreux proches ont crié dans la salle d’audience, insulté les jurés. La cour d’assise venait d’infliger 18 ans de réclusion criminelle à François Ettori, pour tentative d’assassinat. Pierre Balenci, coupable d’homicide volontaire mais dans le cadre d’une légitime défense, a pris quatre ans pour le port d’arme. Enfin, celui qui avait ouvert sa porte a été acquitté. Pourquoi un tel écart de peines ? Parce que les responsabilités et les intentions n’étaient pas les mêmes, mais aussi parce que si l’accusation et les avocats de Balenci ont bien navigué dans ce procès, la défense d’Ettori s’est perdue sur une voie périlleuse.
La cour était face à une affaire difficile à juger. Personne n'accepte de préciser le contexte et les contentieux qui ont mené à cette fusillade. Tout le monde se t