Menu
Libération
Profil

Mehdi Nemmouche, du braquage à la guerre sainte

Réservé aux abonnés

Soulifa Badaoui, avocate depuis 2004 du tireur présumé de Bruxelles, se dit très surprise et a l’impression d’un «immense gâchis».

Une image rendue publique le 1er juin 2014 de Mehdi Nemmouche, soupçonné d'être l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles. (Photo AFP)
ParHaydée Sabéran
correspondante à Lille
Publié le 01/06/2014 à 20h16

«N'importe qui, mais pas lui, pas Mehdi Nemmouche.» Son avocate, Soulifa Badaoui, se souvient très bien de l'homme de 29 ans, désormais suspect numéro 1 de la tuerie au Musée juif de Bruxelles. Elle le trouvait «attachant» et, de toute sa clientèle, il est «le dernier» dont elle aurait pu «imaginer cela», raconte-t-elle dimanche après-midi dans son étude de Roubaix (Nord).

Né le 17 avril 1985 à Roubaix, Mehdi Nemmouche a 3 mois quand il est placé en famille d'accueil. Il ne connaît pas son père, et a été retiré à sa mère pour carences éducatives. Les trois enfants de la fratrie sont tous placés. A 17 ans, à sa demande, il est confié à sa grand-mère, «ça se passait bien avec elle», raconte l'avocate. Il est suivi par une éducatrice, dont il est «proche» et qu'il sollicite «souvent», même après sa majorité. Il tente un bac pro élecrotechnique, mais le rate : «Sa tante lui avait trouvé un travail dans un lieu poussiéreux, il a dû subir un pneumothorax, ça lui a empêché de passer le bac.»

Carences éducatives.Soulifa Badaoui est devenue l'avocate de Nemmouche en 2004. Il a 19 ans et fait appel à elle pour le défendre dans une affaire de conduite sans permis. Puis il sera condamné plusieurs fois, pour des braquages et des vols de véhicules qu'il a toujours niés. Il a été incarcéré à cinq reprises, selon le procureur de la République de Paris.

«On n’avait pas ret