C'est un procès. Une ministre en est l'accusée. Récidiviste, de surcroît : «Vous nous en aviez déjà donné l'habitude lors d'une précédente loi : votre discours fait preuve d'une belle éloquence, Madame la ministre, mais aussi de beaucoup d'incohérences et de peu d'efficience.» Georges Fenech est député UMP, il est monté à la tribune de l'Assemblée, défend une motion de rejet préalable de la réforme pénale de Christiane Taubira, examinée depuis mardi. Mais plus que le texte, on dirait que c'est la ministre qu'il voudrait rejeter préalablement.
«Voyez-vous, Madame la ministre, dit-il, avant vous, il s'est passé des choses. Vous n'avez pas tout inventé. Vous n'avez pas le monopole de l'humanisme et de la Justice […] Votre loi contient des dispositions disparates, et avant tout, je lâche le mot : laxistes. Il aggravera le niveau de la délinquance et menacera la sécurité de nos concitoyens. […] Souffrez, Madame la ministre, qu'on puisse encore critiquer l'icône de la gauche que vous êtes, sans commettre le crime de lèse-majesté. Cette réforme pénale ne doit pas être personnalisée, elle ne doit pas être un caprice de star ministérielle.»
Ça gronde à gauche de l'hémicycle. «Oui, insiste Fenech, le choix de faire voter cette réforme en procédure accélérée est un arrangement personnel pour vous permettre d'obtenir le poste de Défenseur des droits [vacant depuis la mort de Dominique Baudis, ndlr] !» Re-grondement à gauche. «C'est