Il y a quatre ans, il trouvait le sujet «nauséabond» et «absurde» lorsqu'il était lancé par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble en 2010, proposant de retirer leur nationalité française à certains délinquants. Mais, aujourd'hui, revirement, Manuel Valls n'a «pas de tabou» sur la question de la déchéance de nationalité.
«Apatride». Mardi matin, sur RMC-BFM TV, le Premier ministre a ressorti cette proposition que même l'UMP avait fini par enterrer. Manuel Valls visait les Français jihadistes comme Mehdi Nemmouche, l'auteur présumé de la tuerie de Bruxelles. «Déchéance de nationalité ? Nous verrons bien, nous sommes dans un Etat de droit. Nous pouvons déchoir de la nationalité ceux qui s'attaquent aux intérêts fondamentaux de notre pays», ajoutant donc : «Il n'y a pas de tabou.»
Il y en a pourtant un, soulevé par toute la gauche (Valls compris) au moment du discours de Grenoble : celui de différencier les citoyens selon leur origine. Ce qui contrevient à l’article 1 de la Constitution posant le principe de l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction de leur origine.
La loi, si elle la limite drastiquement, rend cependant possible dans certains cas la déchéance de nationalité. «Il y a une condition première, c'est qu'on ne peut rendre une personne apatride», explique le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Ne peuvent être donc déchus de leur nationalité que des