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Interview

«L’idée que la semaine de quatre jours ne respecte pas les enfants a fait son chemin»

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La réforme des rythmes scolairesdossier
Pour le chronobiologiste François Testu, favorable aux nouveaux rythmes, on ne pourra plus revenir en arrière.
Dans une école primaire de Villeurbanne en janvier 2014. (Photo Philippe Desmazes. AFP)
publié le 4 juin 2014 à 20h06

François Testu, spécialiste des rythmes scolaires, professeur émérite de psychologie, est un fervent partisan de la semaine de quatre jours et demi. Membre du nouvel Observatoire des rythmes et des temps de vie des enfants et des jeunes (Ortej), il explique pourquoi, malgré les reculs, on est aujourd’hui sur la bonne voie.

Vous attendiez-vous à ce que ce soit si compliqué de revenir aux quatre jours et demi ?

Je me doutais que ce ne serait pas simple. D'abord, j'avais été surpris par la façon dont la semaine des quatre jours [généralisée en 2008 sous Nicolas Sarkozy, ndlr], qui était pourtant une ineptie, avait été acceptée. Il y avait eu par la suite beaucoup de déclarations en faveur des quatre jours et demi, mais bien peu de concret. Je me souviens de la mission d'information parlementaire bipartisane sur les rythmes, présidée par l'UMP Michèle Tabarot, qui avait conclu à la nocivité des quatre jours [en décembre 2010]. Il y avait eu ensuite, en 2011, la conférence nationale sur le même sujet mise en place par le ministre de l'Education Luc Chatel dont les conclusions [en janvier 2011] étaient proches. Mais Chatel avait averti qu'il ne lancerait rien.

Vous avez l’impression que cela avance ?

Je me réjouis, encore aujourd’hui, que cette réforme ait été adoptée : on veut respecter le rythme de l’enfant. Et je pense que l’on est arrivé à un point de non-retour - peut-être est-ce mon côté d’incorrigible optimiste. Un autre point positif est que l’on a commencé à rééquilibrer l’année avec les deux semaines de vacances à la Toussaint. Mais tout cela ne peut se faire en un jour, p